Rond Point
Joris Favennec et Floriant Chevillard
Vivent et travaillent à Rennes
collectifrondpoint.fr
Leur oeuvre à
Védrines-Saint-Loup
Méta-cabane
Caroline Bougourd pour le Collectif Rond Point
« Les cabanes ne nous abritent que pour mieux nous exposer au monde, à la nature qui nous entoure, mais aussi à notre nature, enfin celle que nous pensons être la nôtre en tout cas[1]. »
Ce que nous propose le collectif Rond Point n’est pas une cabane. Ou pas seulement. Même si l’intérieur et l’extérieur s’échangent en permanence, même si sa taille réduite évoque une petite construction précaire.
Ce n’est pas non plus un bivouac. Mais on pourrait presque s’y lover pour quelques heures. Peut-être même y trouver refuge pour une nuit entière.
Ce n’est pas un lit-clos. Pourtant, la cavité intérieure rappelle l’espace anthropomorphe de ce mobilier rural invitant au sommeil en position assise.
Ce n’est pas une roulotte. À moins que l’on y ajoute des roues.
Ce n’est pas un belvédère. On peut toutefois s’y adosser pour contempler le paysage naturel de Védrines Saint-Loup et de son étang.
Ce n’est pas un cocon, une coquille ou toute autre fossilisation d’une enveloppe.
Alors est-ce un abri ? Est-ce une cachette ? Une aire de jeu ? Une sculpture ? Peut-être un peu de tout cela à la fois.
L’installation de Florian Chevillard et Joris Favennec, fondateurs du collectif Rond Point, déjoue les certitudes, se dérobe à une définition trop arrêtée, trop limitante. Le terme de micro-architecture pourrait convenir, mais il énonce surtout une échelle, et n’engage ni des usages, ni un imaginaire.
En y regardant de plus près, le dispositif semble familier, il rappelle l’écosystème dans lequel il est installé. Les structures, les motifs ou les systèmes sont empruntés à la ferme Allègre de Loubaresse. Le lichen, récolté depuis des siècles en Margeride pour la parfumerie, semble aussi vouloir intégrer la structure dans le milieu. La volumétrie des constructions environnantes en granit se retrouve également dans la silhouette générale. Le collectif Rond Point a adopté une approche vernaculaire, en collectant les savoir-faire, formes et structures issues du territoire et de son histoire.
Mais la référence principale se situe dans les fascinants abris de bergers mobiles que l’on trouvait en Margeride lorsque le pastoralisme amenait les bergers à la transhumance. Il s’agissait de petites constructions sur roues que le berger poussait à chaque déplacement des moutons dont la garde lui avait été confiée. À l’intérieur, une étroite niche servait de lit, d’armoire et de garde-manger.
Auprès de leur méta-cabane, reviviscence des roulottes de bergers cantalous, le collectif Rond Point nous invite à la contemplation et à laisser place à notre imaginaire, dans un lieu où l’esprit et le corps font halte.
À vous de déterminer la nature de l’expérience que vous voulez vivre ici. Saurez-vous laisser le paysage vous traverser ? Parviendrez-vous à faire éponge avec le milieu ? Quelle histoire du passé, du présent ou du futur de la Margeride vous raconterez-vous ?
[1] TIBERGHIEN, Gilles A., De la nécessité des cabanes, Bayard, 2019, pp. 29-30.
Rencontre avec le collectif
La biennale au Quotidien
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