Son oeuvre à
Saint-Urcize
Réciprocité de l’être et du savoir-faire
Un texte de Théo Robine-Langlois
Je suis dans mon Audi noire,
j’accélère depuis Clermont,
les vitres teintées et la carrosserie reflètent le paysage à 160 km heures.
Les travaux sur l’autoroute me ralentissent,
je quitte l’autoroute et je prends la direction du camping.
Je me gare,
La gérante du camping m’accueille et me donne les clefs de ma réservation
que j’ai prise sous un faux-nom.
Je regarde les cicatrices des pierres creusées par les glaciers.
Ces roches sont de couleurs sombres.
We attend we,
qui vient de Montpellier,
we sommes tous les deux mariés,
à des personnes différentes bien sûr.
We se retrouve à Saint-Urcize.
We prends un café dans une petite tasse blanche,
je sors du bungalow creusé dans le flanc de la pente,
Et je m’allume une cigarette sur la terrasse en regardant la vallée,
après le sexe.
We suis un couple illégitime.
We regarde le paysage,
les frênes sont violets, et les autres arbres oranges et verts.
je balance mon café en l’air,
et,
il se transforme en touches de couleurs.
Elles se rajoutent au paysage.
We suis sur un plateau,
rempli de roches volcaniques.
Je cherche une feuille violette sombre,
avec un énorme pistil jaune vif.
Je m’assois dans l’herbe.
W’attaque directement la toile à la peinture
Avec un souvenir du paysage pour croquis.
Heureusement on est deux pour mieux se souvenir.
Pour repasser le coup de pinceau de l’autre,
Pour rajouter une couche de vernis sur la chaise.
Un paysage à taille humaine.
J’évolue dans un panorama,
où l’on peut se rendre à n’importe quel endroit que l’on voit.
Un monde clôt,
comme un jeu vidéo.
Je vais me promener,
et quand je reviens à ma toile,
we peux situer où j’étais dans le paysage.
We roule ma toile après l’avoir pliée en trois.
Et we vais la promener dans la nature.
Faire des films de peintures.
Un bois de sapin grince.
Un oiseau siffle sans jamais répéter le même pattern,
comme un jazzman un peu fou.
D’autres font des folies dans un arbre en contre-bas du ravin.
Une ermite habite dans une grotte.
We suis au bar-restaurant du coin,
je regarde les collections d’appâts de pêche accrochés au mur,
en me resservant du vin rouge.
Ici tout est paysage, c’est même monétisé.
Mais c’est aussi beaucoup plus que de l’argent,
c’est tout le temps présent :
‘ici, c’est le paysage qui décide pour toi.’
L’hiver si tu veux te rendre à quelques kilomètres,
tu dois prévoir et partir tôt, pour éviter le paysage blanc.
Comme c’est le printemps,
je prends le vélo, we va sur les plateaux de roches sombres.
Au-dessus les champs sont plus verts que dans la vallée.
Les volcans endormis du Cantal en arrière-plan.
Je m’allonge.
J’ai l’impression que ce plateau est ma chambre,
Et ce champs est mon lit.
Une femme apparait avec un chevreau dans ses bras,
Elle avance vers moi
J’essaye de la filmer avec mon téléphone portable,
Mais ça ne fonctionne pas,
La technologie s’arrête.
Alors we la regarde bien pour m’en souvenir.
La repeindre, et filmer sa couleur.
We peint des chaises de bistros des paysages des portraits et des fleurs.
We communique non verbalement pour prendre des décisions.
We fait tout a deux alors c’est plus long.
Quand we est hypnotisé par la peinture we sait qu’elle est bonne.
We are the painters.
We aime trainer tard le soir dans nos chambres pour continuer à peindre.
Un rythme lent s’installe alors.
Et les images apparaissent sur les toiles.
We fait notre tambouille et we fabrique des outils.
We are the painters.
Peindre à deux c’est confus, alors we choisit des motifs archétypaux.
We ne sait pas qui est l’auteur.
Pas un de nous n’est spécialisé dans le motif les visages ou le décor.
Juste le plaisir de peindre.
Ensemble.
Je are the painters.